Découvrez la biographie et la filmographie complète de Gina Lollobrigida, que l’on surnomme « La plus belle femme du monde ».
Gina Lollobrigida est une actrice italienne née le 4 juillet 1927 dans une petite commune italienne de la région de Latium nommée Subiaco. Son vrai prénom est Luigia, Gina étant son nom d’emprunt pour sa carrière d’actrice. Elle fait partie des actrices de ce que l’on appelle l’âge d’or hollywoodien.
Les années 1940 : premiers pas pour Gina Lollobrigida
Dans sa jeunesse, Gina Lollobrigida était déjà fortement tentée par les arts et, surtout, par les arts dramatiques. Poussée par cette passion, elle s’inscrit à l’académie des Beaux-Arts afin de perfectionner son jeu d’acteur, en vue de pouvoir un jour jouer au cinéma. Elle vient d’une famille ouvrière – son père était fabricant de meubles – ayant rejoint Rome, la capitale du pays. Ella a trois soeur, Giuliana née en 1924, Maria en 1929 et Fernanda en 1930. Gina commence le mannequin relativement jeune et participe même à des concours de beauté.
Son tout premier rôle remonte à 1945, année où elle décroche une place dans Santarellina de Eduardo Scarpetta, qu’elle jouera au Teatro della Concordia de Monte Castello di Vibio, un petit théâtre en forme de cloche qui contient seulement 99 places. L’année suivante, elle interprétera une fille dans une fête dans L’Aigle Noir de Riccardo Freda (1946) puis dans Lucia di Lammermoor et, enfin, dans L’elisir d’amore. Des petits rôles qui lui serviront de rampe de lancement. En 1947, elle participe à Miss Rome puis Miss Italie, pour lesquels elle terminera respectivement première dauphine et 2ème dauphine derrière deux futures actrices, Lucia Besè et Gianna Maria Canale qui devient Miss Italie 1947 malgré le désaccord de son père et de son frère. Globalement, les années suivantes continueront de la voir évoluer au cinéma mais aucun rôle majeur ne lui sera encore proposé à ce stade. Le Crime de Giovanni Episcopo (Alberto Lattuada, 1947), A man about the house (Leslie Arliss, 1947), Paillasse (Mario Costa, 1947), Une nuit de folie à l’opéra (Mario Costa, 1948), Tocsin (Luigi Zampa, 1949), La mariée ne peux attendre (Gianni Franciolini, 1949) ou Coeurs sans frontières (Luigi Zampa, 1949).
Le 15 janvier 1949, Gina se marie avec un médecin du nom de Milko Škofič qui laissera de côté sa profession pour devenir son agent. Miss Italie (Duilio Coletti, 1950), La fille de la nuit (Giorgio Pastina, 1950), Dans les coulisses (Mario Monicelli, 1950), Amor non ho… però… però (Giorgio Bianchi, 1951), L’inconnue des cinq cités (Romolo Marcellini, Emile-Edwin Reinert, 1951), Traqué dans la ville (Pietro Germi, 1951), Achtung! Banditi! (Carlo Lizzani, 1951), Caruso, la légende d’une voix (Giacomo Gentilomo, 1951), Fanfan la tulipe (Christian-Jaque, 1952), Une femme pour une nuit (Mario Camerini, 1952) ou encore Heureuse époque (Alessandro Blasetti, 1952) viendront compléter sa filmographie. Elle partira quelques temps à Los Angeles (Hollywood), citée du cinéma, où l’homme d’affaires et aviateur Howard Hughes tentera de la séduire, mais la jeune femme, non intéressée, refusera ses avances. Elle avait en effet commencer la création d’un contrat pour réaliser trois photos par an avec l’actrice mais cette dernière, de par la nature ambiguë des conditions de ce contrat, le refusera. Cela empêchera l’actrice de tourner dans des films américains jusqu’en 1959. Cette dernière tournera malgré tout dans productions en provenance des Etats-Unis mais dont le tournage se déroule en Europe, ce qui sera une longue source de conflit avec Howard Hughes.
La suite de sa carrière commencera réellement à décoller : Les Belles de nuit (René Clair, 1952) et surtout sous l’oeil de la caméra de John Huston dans Plus fort que le diable (1953)
Les années 1950 de Gina Lollobrigida : rôles de premier plan
Mais c’est le réalisateur Luigi Comencini pour Pain, amour et fantaisie (1953) et Pain, amour et jalousie (1954) qui lui offrira la possibilité d’acquérir une stature internationale grâce à ces deux films. En effet, ces derniers figurent parmi les réalisations les plus connues du néoréalisme rose, un courant de cinéma mettant en avant des femmes qui – selon certains – figureraient davantage dans ces films pour leur physique que pour leur jeu d’acteur. Une critique infondée que brisera Gina Lollobrigida qui, preuve du contraire, possède aujourd’hui un statut de grande actrice à part entière grâce à sa carrière florissante. Elle est également un sex symbol des années 1950.
Dans ces années, elle aura également joué dans La belle romaine (Luigi Zampa, 1954), Boum sur Paris (Maurice de Canonge, 1954), Les gaietés de la correctionnelle (Steno, 1954), le Grand jeu (Robert Siodmak, 1954) ou encore Il maestro di Don Giovanni (Milton Krims, 1954). Suivra La belle des belles (Robert Z. Leonard, 1955) et surtout Trapèze de Carol Reed où Gina interprète Lola en 1956. Ce film de 101 minutes marquera également sa carrière en confirmant un statut de plus en plus prestigieux. Notre-Dame de Paris (Jean Delannoy, 1956) la verra jouer la très célèbrebre Esmelada, elle sera également Anna dans Anna de Brooklyn en 1958 (Vittorio De Sica, Carlo Lastricati) et jouera son propre rôle dans Portrait of Gina de Orson Welles, un grand réalisateur – particulièrement florissant des années 1950 aux années 1970, qui conserve encore aujourd’hui un aura spectaculaire au sein du septième art. Salomon et la reine de Saba (King Vidor, 1959), La loi (Jules Dassin, 1959) et La proie des vautours (John Sturges, 1959) aux côtés de Steve McQueen et Franck Sinatra viendront fermer quinze premières années fructueuses dans le cinéma. Des années fastes qui auront vu éclore et confirmer le jeu de Gina Lollobrigida, non seulement dans des films destinés au cinéma national mais également dans des productions internationales de plus grandes envergures.
Durant les années 50, Gina recevra de nombreux prix dont le Bambi au Bambia Gala – une récompense allemande créée en 1948 – qu’elle recevra pendant 4 années de suite, en 1957, 1958, 1959 et 1960.
Les années 1960 : comédie et refus de rôles
Dans les années 1960, Gina tourne dans une vingtaine de films. Elle recevra le Golden Globe de l’actrice mondiale préférée, une récompense prestigieuse marquant l’impact de l’actrice dans le monde du septième art. Cependant, après le succès phénoménale qu’elle a connue dans la décennie précédente, les films de celle que l’on surnomme La plus belle femme du monde connaissent un peu moins de succès en salle. Ce sera notamment le cas de Volupté (Charles Walters et Ranald MacDougall, 1961), Le rendez-vous de septembre (Robert Mulligan, 1961) ou encore La beauté d’Hippolyte (Giancarlo ZaGNI, 1962), par exemple. Cependant, Venus Imperiale de Jean Delannoy, où elle interprète le rôle de Pauline Bonaparte aux côtés de Raymond Pellegrin et Stephen Boyd, remportera davantage de succès et, surtout, Gina Lollobrigida sera lauréate de plusieurs prix pour son interprétation dont le David di Donatello 1963 de la meilleure actrice – prix décerné à égalité avec Silvana Mangano – ainsi que le Ruban d’argent de la meilleure actrice (Nastro d’Argento visant à récompenser le cinéma Italien). Elle jouera dans divers films, privilégiant les comédies, comme dans Les poupées (Mauro Bolognini, 1964), Moi, moi, moi et les autres (Alessandro Blasetti), Étrange compagnons de lit (Melvin Frank, 1965) ou encore Le piacevoli notti (Luciano Lucignani et Armando Crispino, 1966) ou Paradiso, hôtel du libre-échange (Peter Glenville, 1966) avec son rôle de Mercelle Cotte aux côtés des acteurs Alec Guiness et Robert Morley.
Les années 60 sont aussi marqué par de nombreux refus de rôle de la part de l’actrice. Ce sera le cas de Five Branded Women (Martin Ritt, 1960) ou du rôle de Lady Louise Lendale dans le film comique Lady L (Peter Ustinov, 1965). Elle a également refusé un second rôle dans le film La Dolce Vita de Federico Fellini en 1960, un succès phénoménal décrit par le New York Time comme étant l’un des films européens les plus vus et les plus acclamés des années 60. Elle regrettera ce choix, expliquant que son mari avait égaré le scénario, ayant amené l’actrice à refusé le rôle.
Dans la seconde partie des années 60, Gina Lollobrigida joue le rôle de Lisa Bortoli dans Les Sultans (Jean Delannoy, 1966), celui de Domicilia dans Les nuits facétieuses (Luciano Lucignani et Armando Crispino, 1966), Giulia Toffoli dans Les aventures extraordinaires de Cervantes (Vincent Sherman, 1967), Evelyn Lake dans Le Cascadeur (Mercello Baldi, 1968) ou encore Anna dans La mort a pondu un oeuf (Giulio Questi, 1968). Ces rôles ne lui permettront pas forcément de revenir au premier plan mais étofferont sa filmographie, déjà bien remplie à ce stade de sa carrière. La décennie de terminera avec La marine en folie (Franck Tashlin, 1968), Buona sera Madame Campbell (Melvin Frank, 1968) et Ce merveilleux automne (Mauro Bolognini, 1969).
En 1968, elle divorce de Milko Škofič après 19 ans de mariage, signant la fin de sa collaboration professionnelle avec lui. Ce dernier opérait depuis près de deux décennies en tant qu’agent de la l’actrice. En 1969, elle recevra le David di Donatello de la meilleure actrice pour son rôle de Carla Campbell dans Buona sera Madame Campbell.
Les années 1970 : la photographie et le journalisme plutôt que le cinéma
Les années 70 marquent ainsi un véritable tournant dans la vie professionnelle et personnelle de Gina Lollobrigida. Désormais célibataire, l’actrice italienne jouera encore dans quelques films tels que Les quatre mercenaires d’El Paso (Eugenio Martín, 1971), Roi, Dame, Valet (Jerzy Skolimowski, 1972) ou encore Roses rouges et piments verts (Francisco Rovira Beleta, 1973) dans le rôle de Netty, une photographe. Ce rôle n’est pas anodin, car c’est justement vers une carrière de photographe que la belle Gina aspire désormais. Ce film sera le dernier avant une longue pause déplus de 20 ans sans tourner pour le cinéma. Désormais active dans le milieu de la photographie, Gina recevra le prix Nadar en 1974 pour son travail dans ce domaine.
En 1970, elle obtient également une interview exclusive de Fidel Castro, lui offrant ses lettres de noblesses en tant que journaliste et photojournaliste. Elle photographiera de grandes figures telles que Salvador Dalí, David Cassidy, Audrey Hepburn ou encore l’équipe de football allemande et la chanteuse de jazz Ella Fitzgerald.
Elle sortira plusieurs livres de photos dont deux au cours des années 70 : Italia mia en 1973 et Les Philippines en 1976. L’un explore l’Italie, l’autre les philippines sous l’objectif de la photographe.
On la reverra néanmoins dix ans plus tard à la télévision, dans la série Flacon Crest en 1984 où elle interprétera Francesca Gioberti – demi-soeur sensuelle d’Angela et propriétaire d’un vignoble italien – puis en interprétant le rôle de la princesse Alessandra dans Prête-moi ta vie (Déception) de Melville Shavelson et Robert Chenault en 1985 ou encore dans la série La Croisière s’amuse (Bruce Bilson, 1986) et Très belle et trop naïve (La Romana) de Giuseppe Patroni Griffi (1988). En revanche, elle ne retournera pour le grand écran que bien plus tard, en 1995.
Elle présidera également le jury de la 36ème édition du Festival international du film de Berlin, événement qui s’est déroulé du 14 au 25 février 1986 à Berlin (Allemagne). À cette occasion, elle sera la première lauréate d’un prix nouvellement créé – la Caméra de la Berlinade – aux côtés de Sydney Pollack, Giulietta Masina et du réalisateur américain Fred Zinneman. Il récompenses les personnalités issues du monde du septième art qui ont rendus des services reconnus à la Berlinade. Chaque année, plusieurs acteurs et cinéastes reçoivent ce prix. Cette même année, elle recevra la médaille d’or de la ville de Rome et, en 1987 et 1990, deux nouveaux Bambi lors du Bambi Gala.
Le nom de Gina Lollobrigida est également donnée à une rose jaune, création réalisée par Francis Meilland, le fondateur de la société Meilland spécialisée dans la création de rose. Ce dernier rend ainsi un vibrant hommage à l’actrice italienne.
Les années 1990 et 2000 : cinéma, politique et sculpture
À partir de 1995, Gina Lollobrigida revient peu à peu – bien que brièvement – à son amour du cinéma avec 3 films sur grand écran. Il y aura Les cent et une nuits de Simon Cinéma, réalisé par Agnès Varda, puis dans Une Donna in Fuga (Roberto Rocco, 1996) et dans XXL de Ariel Zeitoun dans le rôle de Gaby Berreti en 1997. Ce sera la dernière fois qu’elle apparaîtra sur les écrans jusqu’en 2011 ou elle jouera Se Stessa dans le film Box Office 3D – Il film dei Film de Ezio Greggio.
En 1994, elle sortira un nouveau recueil de photos à travers le livre Wonder of Innocence. En 1995, elle recevra un prix spécial lors du festival international du film de Karlovy Vary, un prix destiné à honorer sa carrière et sa contribution au cinéma mondiale. L’année suivante, en 1996, elle recevra à nouveau un David di Donatello pour l’ensemble de sa carrière à l’occasion des 40 ans de la cérémonie ainsi qu’un Actor’s Mission Award lors du Festival du film d’art de Trenčianske Teplice en Slovaquie. 1997 la verra sacrée du prix du cinéma pour la carrière aux Prix internationaux Flaiano puis un Award au nom identique aux Prix Joseph Plateau qui se sont tenus en Belgique.
En 1999, l’actrice s’essaiera également à la politique en se présentant avec la liste de l’ancien magistrat et homme d’état italien Antonio Di Pietro, fondateur du parti Italie des valeurs, situé au centre gauche de l’échiquier politique. La liste ne remportera cependant pas la victoire. Cette année-là, l’ONUAA (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) également connue sous le nom de FAO, la nommera Ambassadrice de bonne volonté.
Au début des années 2000, on verra très peu l’actrice et photographe italienne. Elle recevra néanmoins le prix Diamant du Festival du Film de Taormine en Sicile. Elle sortira également un nouveau livre nommé Sculptures en 2003. En revanche, elle ne tournera plus aucun film, ni ne passera à la télévision. Mise à part une apparition dans le film Box-office 3D en 2011 et dans l’épisode finale de 13ème édition de l’émission de danse Ballando Con le Stelle en 2018, l’actrice ne reprendra jamais plus le chemin des tournages.
En 2006, elle révèle à la presse ses fiançailles avec l’homme d’affaires Javier Rigau y Rafols qu’elle a rencontrée en 1984, lors d’une soirée à Monaco (Monte-Carlo). Gina Lollobrigida rompera néanmoins ses fiançailles suites à des articles de presse remettant en cause les intentions de l’homme. En 2013, elle intente une action en justice contre lui. En effet, l’actrice révèle avoir découvert qu’elle était marié à l’homme depuis 2010 sans en avoir connaissance, chose ayant été possible grâce à une signature par procuration.
En 2013, l’actrice vend sa collection de bijoux BVLGARI (années 50 et 60) pour plus de 5 millions de dollars et reverse une partie de la somme à la recherche sur les cellules-souches. Cette collection faisait partie de l’exposition « BVLGARI, 125 ans de magnificence italienne » qui s’est déroulée en 2010 au Grand Palais (Paris). En 2018, elle recevra néanmoins un honneur mondial à Los Angeles, grâce à l’obtention de sa propre étoile sur le Walk of Fame, dans le quartier de Hollywood. En 2020, le fils de Gina Lollobrigida ainsi que son deuxième mari, Javier Rigau y Rafols, accusent Andrea Piazzolla – le jardinier et nouvel homme de confiance de l’actrice – d’abus de faiblesse, déclenchant notamment l’ouverture d’une enquête qui passionne l’Italie.
Un sculpteur n’a pas besoin de bijoux
Gina Lollobrigida (2013)
Aujourd’hui, celle que l’on surnomme La plus belle femme du monde s’adonne à sa passion pour la photographie et la sculpture, deux arts qui – avec le cinéma – auront marqués la vie de l’incroyable et irremplaçable Gina Lollobrigida. À travers sa biographie, nous voulions revenir sur la carrière de cette actrice de premier plan qui aura marqué à l’encre indélébile l’âge d’or du cinéma, tant par son talent que par sa beauté.